Hamady N’Diaye, le père Noël du HTV

Il est enfin arrivé ! Depuis le départ de l’Américain Ike Nweke le soir de la première victoire de la saison contre Denain, le HTV cherchait un remplaçant de luxe à un poste tellement capital.

William Dumas avait trouvé la perle rare. Hamady N’Diaye, un grand pivot sénégalais libre depuis son départ de Nanterre. Une référence dans le basket depuis longtemps. « Quand son nom a circulé sur le marché, on s’est dit avec Jean-Louis que ce serait lui et personne d’autre. On avait que des bons retours sur le joueur et sur l’homme. On a perdu un peu de temps pour des questions administratives mais ça y est, il est là. En allant le chercher à l’aéroport de Nice, j’ai passé deux heures en voiture avec lui. Pas besoin de mettre de la musique, Hamady partage tout et je connais déjà sa vie d’une richesse fantastique. Il est motivé, prêt à tout pour nous aider mais il reste d’une belle humilité. Quelle belle rencontre !»

Dimanche soir, le grand Sénégalais a poussé pour la première fois la porte du Palais des sports de Toulon. Timide, curieux, concentré. Il a découvert une salle dans laquelle il n’avait jamais joué. « Waouh, je ne m’attendais pas à un endroit aussi beau ! » Puis il est allé tout seul toucher le cercle et le panneau, comme pour marquer son territoire. Un moment magique, quelques secondes touchantes.  

C’est un baroudeur des terrains qui arrive avec un CV long comme ses bras, qui a signé au HTV. Un homme respecté. Un client de toutes les raquettes. Un personnage. Une icône.

Formé dans les universités américaines, il a ferraillé dans plusieurs pays. Etats-Unis (NBA), Philippines, Chine, Israël, Espagne, Italie… avant de découvrir la France depuis cinq ans. Gravelines, Boulazac, Pau-Orthez, Nanterre n’ont que de bons souvenirs avec lui. Sans oublier le maillot de la sélection du Sénégal qui lui tient tellement à coeur. « Il est sacré !  La sélection, c’était ma fierté.»

A 37 ans, le pivot de 2m13 né à Dakar a encore les yeux qui brillent quand on lui parle d’avenir. Les qualités athlétiques sont intactes. La volonté de dominer, totale. Maitre es-défense, spécialiste de tout ce qui se passe en haute altitude, arme de dissuasion massive, il devrait trouver tout son bonheur dans une équipe qui cultive cet art de vivre… et de partager.

Coach Borg n’attend pas autre chose et il était impatient de le découvrir en live. « Très heureux qu’il nous rejoigne car on avait vraiment besoin de son profil, de son expérience. Il connait bien le championnat de France et va vite s’adapter. Je suis certain qu’il va faire passer de bons messages à tout le groupe. »

Il va aussi permettre de vraies rotations sous les panneaux, en compagnie de Losser, Greenwood et Pouaveyoun. Permettre aussi à Knezevic qui dépannait de retrouver ses habitudes de tireur d’élite un peu plus loin du cercle.

Hamady N’Diaye a vite fait connaissance. Son sourire a déjà ouvert toutes les portes. « C’est le projet du HTV qui m’a séduit. Comme toujours, partout où je vais, je sais qu’il faut aider une équipe. J’ai ça en moi, c’est mon challenge personnel. Je vais tout faire pour vivre une belle aventure avec le HTV. Je vais vite me remettre dans le rythme et au service. Après une blessure à Nanterre, je me suis bien soigné et je sais que mon corps a bien répondu. Et comme le moral est au beau fixe ça va le faire. Je ne joue pas pour des détails, pour des stats mais pour aider l’équipe. Je suis vraiment excité avant de débuter.»

Tous les mots ont un sens. En quelques minutes, il ne laisse personne indifférent. Les Américains l’ont surnommé amicalement « Freak » (le monstre) tellement il était dominant. En l’accueillant, il était impossible de ne pas penser à un jeune Français qui met en ce moment toute la NBA dans sa poche !

« Aujourd’hui, les copains ne m’appellent plus comme ça. Maintenant c’est H ! »

Il n’a qu’une exigence, porter le numéro 55. « A mes débuts j’avais le 5 car on joue au basket à cinq. Puis je me suis rendu compte de l’importance des remplaçants et j’ai pris le 55 comme 5+5. Et pour être complet, c’était aussi le numéro de Mutombo, un de mes joueurs préférés qui vient malheureusement de nous quitter. Je l’admirais pour son immense carrière et aussi pour son engament humanitaire. »

Hamady va faire ses débuts à Pau, dans une salle qu’il connait bien. Et si le destin faisait un clin d’oeil au HTV vendredi ?