HTV : comme des lions !

Le HTV revient de l'enfer pour triompher face à Quimper (74-73), dans un match de pure folie. Une défense héroïque, un Losser décisif sur la ligne, et un Palais en ébullition offrent à la bande de Borg le droit de rêver encore. Prochain défi, tout donner !
Mais où vont-ils chercher cette énergie et ce supplément d’âme ?
Comment font-ils pour retrouver leur route au beau milieu de toutes les tempêtes ?
A chaque fois, ils reviennent de nulle part ! Ils serrent les dents, ils jouent des coudes, ils ne baissent jamais les yeux. Ils soufrent mais ne lâchent jamais l’affaire.
Ils acceptent les rafales que leur proposent les adversaires peut-être mieux armés. Ils entendent les exhortations d’un coach intenable devant son banc mais inspiré dans ses choix et sa manière de faire réciter « son » basket.
Ils suivent les yeux fermés leur capitaine Max Eugène jamais aussi fort que quand le combat fait rage.
Ils se font confiance et se demandent jusqu’où ce genre d’attitude va les amener. Ils ont cimenté une aventure.
Le premier sous le charme est le président Mathieu Perrymond. Bouleversé par tant d’abnégation, secoué par le courage de ses guerriers, il continue de rêver à l’impossible exploit. « Je ne regarde plus les autres résultats. Je mesure juste ce que vous avez accompli depuis le mois d’août. Personne ne nous attendait à ce niveau. Je dis bien personne. Vous avez gagné le respect. Et bien mieux que ça : quand j’entends les tribunes s’enflammer, quand je vois ce public debout dans les dernières minutes, quand je vois les regards de tous les enfants qui brillent comme devant un arbre de Noël, je me dis que nos efforts servent à quelque chose. Le sport vécu de cette façon, c’est merveilleux. »
Trois jours après une défaite d’un point à Tarbes, trois jours après un destin qui leur a tourné le dos, les joueurs du HTV ont donc été dignes de leur nouvelle réputation.
Un nouveau départ poussif, 17-21 à la fin du premier quart temps. Quimper endormait les Varois dans un jeu sans rythme, sans joie, sans flamme. Bizarrement sans faire trop de fautes dans un début de partie chloroformée et peu spectaculaire.
Dans le second quart, Eugène, Losser , Greenwood animaient la marque mais quelques pertes de balles ne permettait pas de faire le break.
4 à la mi-temps, aucun affolement mais aucune marge ! C’est dans le 3ème quart que la foudre allait tomber sur les « jaunes » !
Nouvelle disette offensive. 4 malheureux points inscrits en 7 minutes. Seul Camille Jean trouvait par deux fois le chemin du cercle. A - 9 le Palais cherchait son souffle mais n’abandonnait pas ses favoris. Borg réclamait encore de l’agressivité et le match prenait des allures de corrida. Tout terrain. Tout ou rien.
Le public du HTV se trouvait même une mascotte. Le jeune Lorenzo, titulaire de la serpillère, prenait du grade sur le parquet. Chacune de ses interventions étaient saluées par des encouragements dignes d’un match d’Euroligue en Grèce ou en Turquie !!!
« Lorenzo, Lorenzo, Lorenzo », le HTV s’était trouvé une nouvelle raison de croire en son étoile. Et un joli refrain qui collait bien à son aventure et à ses valeurs. Le partage et les jeunes…
Théo Lefebvre reprenait aussi la baguette et empilait les points et les lancers francs. Super Losser explosait tout. Greenwood combattait dans la peinture et autour de l’arc. Eugène et Knezevic se jetaient sur toutes les miettes. Tout à coup Quimper cherchait de l’air et perdait ses sourires. Les Varois étaient revenus dans le sillage d’une équipe qui croyait avoir fait le plus difficile.
Les relations Losser - Greenwood refaisaient surface. Théo Lefebvre dessinait quelques passes décisives.
Jusqu’au bout les deux équipes se rendaient coup pour coup. Aucune ne cédait. A 73-73 plus personne ne respirait. Mo trouvait encore Quentin au milieu du traffic. Le géant de Carnoules allait au bout et obtenait deux lancers francs. Il n’en transformait qu’un. Celui du bonheur.
Derrière il restait 11 secondes pour défendre la patrie. Et un minuscule matelas.
Devant le parterre de beaucoup d’hommes politiques qui apprécient de plus en plus le spectacle, devant le Préfet du Var qui est un très fin connaisseur des choses de la balle orange (son fils coache Saint-Quentin en Betclic élite), devant les deux présidents assis presque côte à côte, le dernier ballon allait être « sauvagement » disputé ! Et la pièce tombait du bon côté, les sifflets restant muets devant cette multitude de fautes des uns et des autres qui se disputaient un dernier ballon qui pesait des tonnes !
Voilà comment le come back d’une équipe qui a gagné le respect, prenait corps.
Exténué mais tellement fier, Jean-Louis Borg avouait une vraie admiration pour ses « petits ». « Bien sûr qu’il y a des choses à corriger, bien sûr que tout n’est pas parfait. Mais ce soir vous avez gagné le droit d’exister jusqu’au bout. Et cette attitude, ça n’a pas de prix. Alors vraiment bravo à vous. »

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.