HTV, la marche était trop haute !

Le déplacement vers Orléans laisse un goût bizarre ! Certes, il y a la défaite chez un des cadors de la Pro B (78-65). Certes il y a cette impression que jamais le HTV n’a été en mesure de déboulonner le favori. Certes il y a ce scénario qui s’est écrit presque inéluctablement… mais il peut aussi y avoir quelques regrets en analysant la performance des Varois avec un peu de recul.

Sur trois quarts temps, l’équipe de Borg a fait jeu égal avec celle de Lamine Kebe. Mieux, elle a gagné la deuxième mi-temps (44-41).

Elle a partagé la bagarre féroce des rebonds (30-33). Elle a enfin rendu une copie parfaite aux lancers-francs (16/17).

Elle a fait preuve comme à son habitude d’un bel engagement et d’une belle attitude dans tous les coins du parquet. Elle a essayé de faire vivre la balle et de mettre un peu de rythme.

Bref, elle a fait de son mieux avec ses armes du moment. Non seulement elle se heurtait à un des plus gros budgets de la ProB et des joueurs référencés mais elle arrivait diminuée (blessés et départs) dans cet endroit magique.

Sauf qu’il y a eu ce fameux trou d’air, cette absence qui se répète trop souvent, ces minutes où l’équipe perd ses repères et son basket. Contre Orléans, « l’accident » s’est produit tout au long d’un deuxième quart temps pénible et approximatif.

Alors que rien ne laissait prévoir ce scénario après une entame bien maitrisée et solide. Lefebvre trouvait ses grands (Losser et Greenwood), la boutique était bien fermée (13 points encaissés), Borg offrait ses premières minutes au petit Canadien Daniel Sackey qui débutait avec l’expérimenté Mathis Keïta à ses côtés. La maladresse frappait toutefois les deux équipes, la faute peut-être à des défenses agressives et bien organisées.

Et puis la panne ! Jack et Gabric se déchainaient chez les locaux. Moore donnait le tempo. Les tirs longue distance faisaient éclater les certitudes varoises. Greenwood était encore une fois bien « secoué » dans toutes ses tentatives et surtout les offensives de l’équipe de Borg étaient vouées à l’échec. Six minutes pour inscrire un seul panier ! Ce moment de faillite allait s’avérer décisif. 21 points inscrits à la mi-temps, des balles perdues comme s’il en pleuvait, des systèmes poussifs, de l’incompréhension parfois, le doute s’était installé. Une statistique fait froid dans le dos au moment de l’analyse, le HTV n’a pris que 7 tirs à trois points pendant que Orléans arrosait 28 fois ! Une autre ligne saute aussi aux yeux : le HTV a perdu 23 balles pendant qu’Orléans n’en lâchait que 14. Cruelles comparaisons. Début d’explication.

Dans une salle magnifique, devant un public ravi et des joueurs touchés par une certaine euphorie, le challenge était trop dur à relever. Orléans était invaincu dans sa salle (Antibes et Vichy) et avait déjà gagné à Châlons-Reims et Chartres. L’équipe est bâtie pour retrouver l’élite rapidement et a beaucoup d’ambition.

Heureusement le HTV a des valeurs et des idées bien arrêtées pour se défendre et exister. Sa réaction est digne d’éloges et c’est ce qui donne une forme de regret et de paradoxe.

Dans la foulée d’un Matéo Bordes clinique, adroit et en pleine réussite (18 points en 18 minutes), il allait prouver que des lendemains meilleurs pouvaient très vite arriver.

Qu’une autre philosophie allait s’installer car l’équipe est déjà très différente de celle du début de saison. Et en pleine reconstruction.

Le capitaine Maxim Eugène a signé son retour après une longue blessure et a immédiatement montré qu’il n’avait perdu aucune de ses qualités. L’exemple parfait.

Le HTV a perdu Nweke, Botuli et Cleary (arrêté lui aussi pour blessure). Seul Daniel Sackey est arrivé en renfort. Un très grand, le Sénégalais Hamady N’Diaye devrait très vite rejoindre la côte varoise. Un ailier fort pourrait le suivre rapidement pour compenser l’arrêt longue durée de Cleary. Et permettre à Borg de refaçonner une équipe capable d’aller chercher son maintien dans de bonnes conditions.

Le prochain rendez-vous arrive très vite. Mardi soir (20h30) au Palais des sports de Toulon. Contre un Châlons-Reims qui navigue dans les mêmes eaux (3 victoires - 5 défaites) que le HTV. En pleines vacances de la Toussaint, avec de nombreux gamins dans les tribunes pour fêter le basket… et Haloween !