Mathieu Perrymond, la montée des matches !

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Mathieu Perrymond, président du HTV, incarne la renaissance du club avec deux montées en un an. Travail acharné, valeurs humaines, et vision stratégique redonnent au HTV son éclat. Avec la Pro B en vue, il œuvre pour un futur ambitieux et fédérateur.

A l’image des stars du cinéma qui montent les marches du tapis rouge du festival de Cannes, sous les feux des projecteurs, le président du HTV Mathieu Perrymond franchit les étapes une à une dans le monde du basket sans perdre trop de temps !


Ses marches, ses étapes dans le monde de la balle orange ? Des matches, des rendez-vous, des oppositions pour un pourcentage de victoires et de réussite comme on en fait peu.


Au bout de sa première saison aux responsabilités, il a permis au club de sauver sa place en Nationale 1 (dossier repêchage administratif) et de trouver toutes les solutions économiques et sportives pour voir le HTV retrouver la Pro B, le niveau professionnel.


Deux montées en une petite année ! En attendant mieux… Un César en forme de petit bouclier avec quelques lettres dorées « FFBB saison 2023-2024 champion de France Nationale Masculine 1 » sur fond brun. Un bout de bois minimaliste. Une valeur sentimentale inestimable. Un bonheur total à partager avec un club et quelques amis.


L’homme connaissait bien le sport. Il a découvert le basket et est très vite tombé sous le charme. Il s’est entouré, il a observé, il a réfléchi puis a pris très vite les (bonnes) décisions. Dirigeant, président, c’est prévoir, anticiper, donner un cap, animer une équipe, être le garant des institutions. Donner aussi une âme et avoir des principes.


Au lendemain de la victoire triomphale de Charles Leclerc à Monza en Formule 1, un membre éminent du board de Ferrari avouait devant des milliers de tifosi en délire : « Ce sport, c’est aussi une aventure sociale, émotionnelle. Surtout quand vous travaillez pour Ferrari. Et que vous gagnez ici. Il faut ouvrir ses chakras et s’imprégner de ce bonheur. Pas besoin d’être fan de Ferrari. C’est bon de partager. »


Il suffit de remplacer Ferrari par HTV et se dégage une grande partie de la philosophie de Mathieu Perrymond. Monza débordait de bonheur. Il régnait dans le Palais des sports de Toulon la même ferveur incandescente.


L’humain, les sentiments, le respect, les valeurs au centre de tout.


Le cabinet de l’avocat est toujours en effervescence. Les collaborateurs ne chôment pas. Les dossiers passent de main en main. Les rendez-vous se succèdent. Le portable chauffe. Le palais (l’autre) est une étape incontournable. Les taxis passent en vitesse. Les avions aussi. Mathieu Perrymond n’arrête jamais. Défend, défend, défend. (Tiens cela devrait plaire à coach Borg !)


Une vie à cent à l’heure. D’autres passions, d’autres activités… et la famille. Le moment le plus sacré. Un papa et une maman partis trop tôt, la colère a longtemps envahi le quotidien. Injustice profonde. Coeur en marmelade.


La rencontre avec sa femme, la naissance de sa fille Anouk ont fait de lui un homme heureux et apaisé. Mais toujours en alerte. Il avance, il cherche, il apprend, il devine, il comprend et surtout il synthétise et transmet. Comme une raison de vivre. Comme une façon personnelle de répondre à un appel. D’avancer dans un chemin, son chemin. D’écrire son histoire. D’être un exemple pour Anouk.


Jean-Pierre Giran ne cache pas son estime. « Le HTV a croisé la route d’un grand homme et d’un grand président ! » Hommage en forme de médaille.


Rencontre avec un président et un homme heureux.


Président, comment avez-vous vécu cette première année sur le plan personnel ?


« C’était passionnant. Fatigant mais exaltant. Je n’aime pas trop parler de satisfaction, je suis toujours très mesuré et prudent. Mais j’avoue que je suis assez fier du résultat et surtout d’avoir animé un groupe qui a respecté ses engagements et ses promesses. La structure du club a progressé et bien sûr les résultats sportifs ont été formidables. Cela donne un sentiment de devoir accompli mais je sais que la route est longue… »


Ce retour en Pro B n’était pas prévu ou envisagé aussi rapidement. Comment allez-vous gérer cette formidable nouvelle ?


« Je n’ai jamais peur ni de réussir ni d’échouer. Je ne dis jamais que c’est trop difficile ou trop facile. Je regarde, j’analyse et je tente de mettre presque tous les atouts de mon côté quand j’ai décidé d’un cap. Dans ma vie, dans mon métier ou au HTV, je ne transige pas avec ces principes. Je fais tout pour être digne de la charge dont je m’occupe et je le fais sans emballement. »


La Pro B, c’est un autre monde ?


« Complètement ! On avait un pied dans le monde amateur et un autre dans le monde professionnel. Là on a les deux à l’étage supérieur et c’est là où on voulait remettre ce beau club. Cela me conforte dans l’idée qu’il faut encore bien structurer l’institution, qu’il faut se renforcer dans nos compétences, qu’il faut aller chercher de nouvelles idées pour bien s’installer à notre place. Le cahier des charges de la Pro B est aussi volumineux qu’un bottin ! Nous n’avons pas une minute à perdre. Avec un sentiment qui n’est pas négociable, je souhaite, je veux que nous le fassions ensemble. »


Une nouvelle équipe première s’est dessinée cet été ?


« C’est la règle du jeu ! Il fallait consolider l’acquis pour pouvoir lutter avec la concurrence. Pour tenter d’aller le plus loin possible et faire briller ce club qui s’appuie aussi sur sa jeunesse. On a fait des choix. Des joueurs sont restés, d’autres sont partis, c’est la réalité du milieu. Mais nous n’oublierons rien et ceux qui ont quitté l’aventure seront toujours chez eux au HTV. C’est un voeu que je formule et j’en serai le garant. On a fait les choses comme il le fallait même si humainement c’est parfois compliqué. »


L’avenir est porteur de belles promesses ?


« Des promesses qu’il faut transformer en presque certitude. Economiquement, il faut trouver de nouvelles ressources notamment dans le domaine privé. Et passer assez vite (un an ou deux) en société commerciale. »


Vous êtes parti d’une feuille presque blanche. Quel bilan faites-vous aujourd’hui ?


- « On ne réussit rien tout seul. On a démarré cette aventure avec quelques amis et j’ai eu la chance que tout le monde travaille en parfaite harmonie sur un projet élaboré en commun. J’en suis le chef d’orchestre et il n’y a pas de fausses notes ! Et je veux en profiter pour remercier tous les collaborateurs qui travaillent avec une grande compétence, chacun dans leurs domaines. »


Un mot sur le staff sportif ?


« Un mot ? Il faudrait un livre pour parler de Jean-Louis Borg et de son équipe ! Je pèse mes mots et je prétends que notre coach est au sommet de son art et ce qui se fait de mieux dans le basket. Il a des résultats mais aussi une exigence incroyable. Il met en musique avec des moyens très limités et c’est vraiment tout à son honneur. Le staff c’est aussi un environnement avec Gaëtan Etienne, Pierre Charles, Justine notre kiné et la famille Dumas. William et Aurélie sont au coeur de tout et il faut le souligner tous les jours. »


Le HTV ne laisse pas les collectivités indifférentes ?


« Elles sont d’un soutien total. Je crois que leur aide financière est bien placée car nous avons voulu donner du sens à notre projet. Notamment en direction des jeunes avec de nombreuses actions. Nous bâtissons un modèle qui a des vertus et la reconnaissance des élus nous fait plaisir et nous encourage à encore le développer. »


Les partenaires sont de plus en plus nombreux ?


« Très honnêtement le HTV est le nouveau projet dans l’agglo qui a aujourd’hui le plus de sens et le plus gros potentiel ! On sent que le basket mondial et national surfe sur une belle vague et que les jeunes adhèrent. Au niveau local, il ne faut pas passer à côté de cette chance et ne pas décevoir. Il y a toujours eu une école très fréquentée (plus de 500 licenciés) et nous avons dépoussiéré la vitrine. Quand on reçoit les partenaires au palais des sports, il sont vraiment contents de participer à cette aventure. Pour leur image… et pour la nôtre. C’est véritablement une opération gagnant - gagnant. »


Le moment de votre saison le plus fort émotionnellement ?


« La réponse évidente mais peut-être trop facile c’est la joie qui nous a traversés tous le soir de la montée ! Il y en a eu beaucoup d’autres car les joueurs n’ont pas été avares dans leur distribution de bonheur. Je pense aussi à cette fin de match où le jeune Enki est entré et où toute l’équipe a voulu lui faire inscrire quelques points. Symboliquement c’était vraiment très fort et cela soulignait bien le formidable état d’esprit de ce groupe. »


Le HTV doit retrouver sa place dans les supports média ?


« Chacun est libre de ses choix et je les respecte. Mais j’ai le sentiment que l’on est encore un peu délaissé par rapport à d’autres. Quand vous séduisez plus de 4000 personnes au palais des sports, vous méritez quelques égards. Je connais le poids du RCT et il n’est pas question d’en être jaloux. Mais derrière, il y a une belle place à prendre. Dans les faits et dans les coeurs. Je ne doute pas que cela va venir. C’est un problème qui ne concerne d’ailleurs pas que le local : le basket français est mal exposé malgré des résultats formidables. Les équipes de France sont médaillées, trois clubs français vont participer à l’Euroligue, la Pro A et la Pro B attirent de grands joueurs. Le basket doit s’inspirer de la couverture médiatique du football et du rugby. Il faut y réfléchir. Tout le monde serait gagnant.»


Mathieu Perrymond va-t-il s’inscrire dans le long terme ?


« Cela dépendra de la stratégie du club, de son avenir. Pour l’instant j’ai connu beaucoup de moments positifs, beaucoup de satisfaction et une certaine réussite. Je me suis attaché à cette aventure. Mais si on passe à un autre niveau, il y aura peut-être des personnes plus compétentes. Nous ne sommes propriétaires de rien, seul le club a une légitimité. »


Mathieu Perrymond président d’un HTV en Pro A ?


- « Ce n’est pas une idée fixe, une obsession. Personnellement je prends soin de la marque HTV afin qu’elle soit reconnue et appréciée. Que le club soit exemplaire et que l’on poursuive notre développement avec les jeunes. Que de grands joueurs signent chez nous tout en respectant nos idées et nos valeurs. Il y a un comportement HTV à avoir, une exemplarité.»


Didier Roustan, un poète disparu


Brutale, tragique, injuste, la disparition de Didier Roustand a profondément touché le monde du sport et de la presse.


Le HTV n’est pas en reste. Didier n’était surtout pas qu’un journaliste sportif spécialiste du football. Il était avant tout un amoureux de tous les sports et surtout des gens.


Un des derniers romantiques qui défendait ses idées d’esthétisme et de respect avec un ton bien à lui et une immense connaissance.


« J’ai aimé ce bonhomme, avoue le président Mathieu Perrymond. Son style, son phrasé, sa voix, son empathie, son humanisme étaient touchants. Il a marqué l’histoire de la profession car il était unique. »


Le HTV n’oubliera pas ce grand personnage. Ils sont nombreux au club à avoir croisé sa route et pour certains à avoir travaillé avec lui. Son côté original, décalé resteront dans toutes les mémoires. Sa gentillesse, sa façon bien à lui de transmettre sa passion ne s’effaceront jamais. Ses coups de gueule contre un football qui vendait son âme au fil du temps pourront servir d’exemple et de repères. Voire d’une vraie sagesse.


Qu’il doit être heureux au paradis des poètes disparus, Maradona, Cruyff, Socratès, Hidalgo et tant d’autres.


Salut Didier. Salut l’ami.

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rédigé par Yves Mérens

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.

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